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IVORIAN QUEENS SERIES #2 - Indépendance Tcha-tcha: l'Historienne

by - 03 août


Les années des indépendances, en Côte d'Ivoire, ont été marqués par l'empreinte de la lutte des pionniers de la république. Cependant l'on oublie souvent qu'il n'y a pas que les hommes qui y ont pris part.

En effet durant cette période et bien au-delà, il y a eu des femmes qui en plus de contribuer à la lutte et à la vie politique du pays, qui se sont illustrés de bien d'autres manières. Aussi, pour cette 2e edition de Ivorian Queens Series, nous avons voulu, nous souvenir de certaines d'entre elles qui ont participé d'une manière ou d'une autre à l'indépendance du pays, mais également à celle des femmes ivoiriennes. Il y a parmi ces valeureuses femmes une qui m'inspire particulièrement. Elle a su se démarquer par la qualité de son travail, ce qui lui à permis de cheminer des amphithéâtres à la Grande Chancellerie de l'Ordre National.  

Au-delà de la figure politique que nous connaissons tous, il existe une autre facette de cette femme que j'ai pris grand plaisir à découvrir et surtout à incarner. Loin de moi toute considération politique, je voudrais rendre hommage à LA femme tout simplement.  

Née à Bingerville, le 13 mars 1935, Henriette Rose Dagri épouse Diabaté, fait partie de la 1ère génération des femmes intellectuelles du pays, telles que Jacqueline Oble ou encore Madeleine Tchicaya. Elle obtient en 1979 à l'Université Paris Sorbonne, grâce sa thèse sur "La formation du royaume Sanvi (1700-1843). Sources orales et Histoire", son Doctorat de 3e cycle, qui sera 5 ans plus tard communié en Doctorat d'Etat. Elle venait ainsi clôturé 13 ans de recherche sur ce royaume du sud de la Côte d'Ivoire.


Pendant près de 30 ans, elle s’attelle à transmettre dans diverses universités, son expertise sur les civilisations africaines et particulièrement celles Akan et Lagunaire dont elle est elle-même issue. Doyenne honoraire de la faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines des universités de Côte d’Ivoire, Écrivaine, elle a également contribué à la création du MASA (Marché des Arts Africains) et de l’emblématique Palais de la Culture B. Dadié . Son impressionnant parcours académique lui a naturellement ouvert les portes de la politique et d'être nommée 1ere femme ministre d'Etat et 1ere femme présidente d'une institution ivoirienne.

Cependant, derrière ce personnage discret et cette angélique apparence, se cache une vraie amazone. Car vous vous en doutez, de si grandes distinctions ne s'obtiennent facilement, il faut les conquérir. Abnégation, patience et volonté tels sont les mots qui représentent cette femme. Elle a refusée de se contenter du simple rôle que lui destinait la société, elle est femme et mère oui, mais aussi historienne, enseignante, Chercheur et Leader Politique. Par son charisme elle a réussi a fédéré autour d'elle des hommes, mais surtout des femmes et à prouver que la Côte d'Ivoire pouvais compter sur elle. Elle est la parfaite illustration de l'expression "diriger d'une main de fer dans un gant de velours". Et je dois l'avouer, elle m'enjaille! C'est n'est pas parce qu'elle a l'air calme et inoffensive qu'elle va vous laisser faire sans se battre! Ses convictions politiques l'ont conduite en prison en 1999. Mais au lieu de se laisser atteindre par la situation, elle mis a profit son séjour carcéral pour contribuer à l'amélioration des conditions de détention des femmes, repeignant les murs, distribuant des vivres ou initiant des séances de sport. Cela n'a en rien entacher son envie de continuer à croire en sa vision, menant de front vie de famille carrière politique et universitaire. Son intransigeance lui permet quelques années plus tard d'être nommée Ministre de la Justice et Garde des sceaux. 

De son parcours, je retiens que tout arrive à point. Peu importe le temps que ça prendra, l'on se doit de mettre tout en oeuvre afin de faire entendre notre voix. Surtout en tant que femme, nous devons nous battre deux fois plus afin de prouver notre valeur. Les embûches sur le chemin doivent nous inciter à continuer de croire en nos objectifs, trouver les voies et moyens afin de les renverser.

Malheureusement, la nouvelle génération tends à mettre aux oubliettes le combat de cette poignée de femmes, ce leadership qui nous a permis d’accéder aux libertés que nous avons aujourd'hui. Liberté relative je dirais car il reste du chemin à parcourir, la voie a été ouverte, alors inspirons nous, motivons nous et terminons la bataille!
  
Crédit photos: Philippe Loret Studios
Robe: Yssouf Couture
Chaussures: Guess

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